La Censure aime la Centralisation

Hollande veut demander aux "gros sites", Facebook, Google, etc, de faire la police eux même. Selon lui, ils devront supprimer les contenus "illicite" que publient leurs utilisateurs, de préférence tout seul, comme des grands. Un peu comme une succursale privée du ministère de la censure.

Cette privatisation n'est possible que par le fait que la très grande majorité des utilisateurs utilisent ces services, mais surtout, ils n'utilisent presque qu'uniquement ces outils. De ce fait, une information qui disparaît de ces espaces est une information qui disparaît tout court.

Facebook, Twitter et autres ne sont pas des espaces public

Si Facebook veux supprimer des données, libre a eux de le faire. Ils n'ont aucun compte rendre a leurs utilisateurs, c'est même clarifié dans les conditions d'utilisation que tout les utilisateurs acceptent. C'est idem pour les autres services, Twitter, Blogger, etc. Ces services, a priori, sont pour la libre expression.

En revanche, quand il faut choisir entre se faire bannir son service d'un pays ou collaborer avec la politique de censure, le choix est vite fait.

Par exemple, Facebook a bloqué l’accès a une page de soutien de Navalny, l'opposant de Poutine. Dans ce cas, Facebook participe de son plein gré. A mon avis Poutine aurait eu plus a perdre en bloquant tout Facebook de la Russie que Zuckerberg en refusant de collaborer, inutile de dire que Zuckerberg n'est que "Charlie" dans un "status update".

We follow the laws in each country, but we never let one country or group of people dictate what people can share across the world.

Ce que je trouve encore pire dans cette histoire est le fait que Facebook a bloqué la page, non seulement en Russie, mais pour toute personne Russe. C'est a dire qu'un Russe, même en voyage en dehors de son pays ne peut accéder au contenu.

Avec l’identification individuelle a travers ces services, la censure d'un pays peut s'appliquer a ces citoyens même au delà des frontières. Imaginez qu'on interdise a un Coréen du Nord ayant fuit son pays de lire les journaux critiquant Kim Jong Un, ou qu'on interdise a une Saoudienne de conduire en France.

Ceci n'est pas un problème Russe, en Turquie les images du Prophète sont interdites, plutôt censurées et donc bloquées par Facebook.

Twitter avait prévenu en 2012 de la mise en place d'un système de censure par pays. Avec la mise en place de ces outils, la censure devient facile, pratique et peut se faire "en en clic".

Outils de révolution, révoltant

Quand "on dit" que Facebook et Twitter sont des plateformes de révolutions populaires, il faut entendre plateforme de "révolutions autorisées". Twitter, Facebook, Google et n'importe quel autre outil de communication populaire ayant un point central de contrôle, sont devenus les cibles (ou outils) de la censure.

Logoc Facebook faisant un doigt d'honneur

Facebook sert autant a organiser des révolutions qu'a les empêcher

Ce n'est pas la censure a 100% mais c'est peut être plus efficace. On parle de moins en moins de censurer les sites web et de plus en plus de censure sur les réseaux sociaux et moteurs de recherche. C'est plus simple et efficace que de courir après chaque webmestre et/ou utilisateur de ces services.

Au moins en Arabie Saoudite on sait quand une page est censurée

Un bonus est que, d'un point de vue légal, c'est beaucoup plus facile a défendre. Les publications conservent leur droit a la "liberté d'expression", en revanche, ces publications seront difficile, voir impossible, a trouver.

On ne parle pas d'une censure permanente et tangible, a la manière de la Chine ou de l'Arabie Saoudite, cette censure est plus discrète, configurable, non-permanente, presque invisible. A force de centralisation il devient facile de supprimer presque entièrement tout discours qui pose problème.